24 heures, 24.01.2025 >
La mise à l’enquête de la résurrection du domaine ormonan ravive la flamme de l’espoir. Et celle de la colère?

«L’attaque ne se fit pas ce jour-là. On avait cru que ce serait la guerre: ce ne fut pas la guerre, du moins pour le moment.» Depuis une quinzaine d’années, la «bataille» pour la résurrection du domaine touristique d’Isenau donne une triste résonance aux mots de Ramuz. Amertume, tristesse, insultes: dans la vallée qui sert de cadre à «La guerre dans le Haut-Pays», le climat s’est lentement détérioré au gré de cette interminable guerre froide.
À entendre les commerçants rencontrés plus tôt dans la semaine en station, la mise à l’enquête a ravivé la flamme. Elle risque aussi de rallumer le feu de la colère. Attaqués avec virulence à l’époque sur les réseaux sociaux, les opposants d’hier ont déjà subi quelques piques dès l’ouverture de la consultation publique.
La coopérative Isenau 360° et les autorités communales ont travaillé dans l’ombre pour ficeler un nouveau projet. Au village, même ceux qui doutent de la résurrection d’Isenau saluent unanimement ce labeur acharné. Sera-t-il récompensé?
«Même si les autorités ont mis le casque, le ceinturon et les bretelles, il y a fort à parier qu'elles n'échapperont pas à des oppositions», prédit un lecteur sur 24heures.ch. Dans une lettre adressée aux porteurs de projets, les recourants victorieux au TF en 2020 disent ne pas être opposés au projet mais attendre qu’il se fasse en conformité avec le cadre légal. Qu’ils l’admettent ou non, il y a fort à parier qu’ils chercheront la moindre faille où s’engouffrer.
D’autres les imiteront-ils? En huit ans, la sensibilité face aux projets touristiques a considérablement changé: ils n’ont simplement plus la cote. À l’issue de la séance publique de mardi, quelques voix s’élevaient pour mettre en doute les qualités environnementales vantées par Isenau 360°, évoquant une présentation naïve et idyllique.
Dans ce contexte, la bataille d’Isenau vaut-elle encore la peine d’être livrée? En dix ans de conflits, elle n’a guère fait que des victimes dans les deux camps. Nul doute que la longue procédure que l’on devine ne contribuera pas à panser ces vieilles plaies.
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