20 Minutes, 8.10.2024 >
Un projet hôtelier pousse les habitués d'un camping à déménager vers un espace naturel qu'ils souhaitent protéger. Pour la Municipalité, le développement touristique doit pouvoir se faire.
Dans les Alpes vaudoises, certains terrains s'arrachent. C'est le cas des Frassettes à Gryon (VD), où se trouve depuis plusieurs décennies un camping idyllique. Mais le glas semble avoir sonné pour ce lieu, dont la convention arrive à échéance en 2028. Et la parcelle proposée par la commune en échange de sa non-reconduction ne convainc pas les amis de la nature. Et pour cause, c'est une zone sensible qu'il faudrait selon eux protéger.
Le nœud du problème se trouve dans la présence de dolines, ces formations typiques des zones calcaires, dans lesquelles le sol s'effondre ou s'érode par endroit, creusant des trous impressionnants. Dans le canton de Neuchâtel, ces lieux sont protégés, mais pas en terres vaudoises, même si un inventaire cantonal est en cours de révision (lire encadré).
Pro Natura Vaud compte donc s’opposer au projet. Du côté local, la jeune Association pour un tourisme écologiquement responsable (Ater) réagit également. «Il est indispensable de préserver cette zone, réagit son président Eric Dragesco. Pour y faire un camping, il faudra creuser, mettre des canalisations, des toilettes, des douches... Alors que les campeurs sont très contents où ils sont. Et on a bien assez de lits dans les hôtels existants.»
Trop peu de terrains pour construire
La Municipalité, elle, ne démord pas de son projet. Elle évoque le manque de place actuel, notamment pour des camping-cars. Pour elle, la situation du nouveau lieu en pleine nature est au contraire un avantage: «Il offre plus de verdure et des emplacements plus spacieux et plus nombreux.»
Quant à l'état du tourisme dans cette commune des Préalpes, «les offres en locations restent très limitées», alors que «chaque habitant de Gryon vit du tourisme, directement ou indirectement, ce qui en fait une matière première à choyer et cultiver», argumente la Municipalité.
Ce printemps, «24 heures» rapportait que plus de mille signatures avaient été récoltées dans une pétition en ligne contre le déplacement du camping. Le comité actuel indiquait par ailleurs ne pas avoir les moyens de financer un projet en cas de déplacement. La commune indique chercher de nouveaux partenaires.
Cette information dans sa version originale est disponible ici: https://miniurl.be/r-5qc5
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