RTS, 16.02.2025 >
Les élèves romands continuent de pratiquer des sports d'hiver dans le cadre scolaire. Malgré le changement climatique, les défis logistiques et financiers, le nombre de camps de ski organisés par année reste stable.

Les obstacles sont nombreux pour organiser un camp de ski. Trouver des hébergements, recruter des accompagnateurs et réunir les fonds demandent des efforts considérables. À cela s'ajoute un enneigement de plus en plus imprévisible en raison du changement climatique.
Pourtant, la majorité des écoles romandes restent attachées à cette tradition sportive, avec quelques variations suivant les cantons. Car en Suisse, l'enseignement est une compétence cantonale et l'organisation des activités scolaires incombe aux communes et aux établissements scolaires.
Reportage ci-dessous disponible en cliquant sur la photo...
Un retour à la situation pré-pandémie
Bien qu'il n'existe pas de statistiques officielles, la majorité des camps de ski ou de "sports de neige" de plus de quatre jours est annoncée auprès des cantons pour obtenir des subventions Jeunesse et Sport (J+S), le principal programme d'encouragement du sport de la Confédération.
Dans les cantons de Neuchâtel, Fribourg et Jura, les chiffres actuels montrent un retour à la situation d'avant la pandémie de Covid-. En revanche, dans le canton de Vaud, les 414 camps de ski organisés 2023 restent en deçà des 430 enregistrés en 2019.
Du côté fribourgeois, une légère hausse est même observée. "C'est une sorte de tradition qui perdure", souligne Yann Bourquin, collaborateur au service du sport du canton, auprès de Keystone-ATS. Cette stabilité s'explique notamment par l'engagement des écoles, le soutien des communes et les subventions cantonales, qui renforcent celles de J+S.
Au niveau national, les statistiques J+S confirment la tendance. En 2024, près de 130'000 jeunes ont participé à un camp de ski, un record depuis 2003, contre environ 110'000 en 2019.

Subventions en hausse
Par ailleurs, les subventions de la Confédération ont été significativement augmentées en 2020, passant de 7,5 à 16 francs par jour et par participant.
Ce besoin de subvention se fait d'autant plus ressentir depuis l'arrêt du Tribunal fédéral en 2017 qui a rappelé le principe de gratuité de l'école obligatoire. Ainsi, pour tous les camps scolaires non facultatifs, la contribution demandée aux parents ne doit pas dépasser 16 francs par jour et par enfant, correspondant aux frais alimentaires.
Outre la question financière, l'organisation d'un camp de ski comporte plusieurs défis logistiques, comme la recherche d'hébergements et de moniteurs formés. De plus, le changement climatique pousse les écoles à choisir des stations à plus haute altitude pour s'assurer d'un enneigement suffisant.
Les enjeux économiques
En Valais, pas de camps, mais des journées sports d'hiver. "Avec la proximité des stations, l'envie d'organiser des camps ne se ressent pas. Mais quasiment la totalité des écoles du canton organisent plusieurs journées sur les pistes chaque année", explique Vincent Ebenegger, responsable cantonal du sport et de la santé à l'école.
Selon lui, cet engouement pour les sports de neige s'explique notamment par la longue tradition des sports de neige en Valais, mais également par le soutien du canton.
Les camps d'été se font une place
Reste que les pratiques évoluent. Dans le canton de Vaud, bien que le nombre de camps sportifs reste stable, une légère tendance se dessine en faveur des camps d'été. Ces derniers restent toutefois moins nombreux que les camps à la neige. En 2023, 414 camps d'hiver et 228 camps d'été ont été annoncés auprès du canton, ce qui correspond au total à la participation de 27'000 élèves.
A Neuchâtel aussi, l'offre se diversifie. Jean-Claude Marguet, chef du service de l'enseignement obligatoire, note qu'au cours des dernières années, certaines écoles ont également organisé des camps multisports.
ats/dk
Cette information dans sa version originale et intégrale est disponible ici.
Comentarios