24 heures, 03.07.2024 >
Propriétaire de 800 hectares de pâturages, l’ONG cherche des pistes pour y pérenniser la production de fromage, activité clé de la biodiversité en montagne.
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Huit cent mille litres par été
L’été, 120 bêtes pâturent sur les prés situés sur les hauts de L’Étivaz. Elles permettent à la famille Henchoz, qui exploite le Toumalay, de produire de L’Étivaz AOP. Mais réclament des quantités d’eau abondantes: «Une vache laitière boit entre 120 et 135 litres par jour, précise Margaux Delalex, étudiante à l’UNIL et auteure de l’étude. Avec les volumes nécessaires à la fabrication du fromage et notamment aux nettoyages, il faut 800 m3 par saison.»
Même en ces jours pluvieux, la source située en amont ne crachote qu’un petit filet. Le stockage de 11 m3 existant permet pour l’heure de passer la saison. «Mais on a vu les conséquences des sécheresses dans le Jura. Cette situation est celle que l’on prédit à moyen terme à l’entier de la Suisse», souligne Kelly Delavy.
L’étude visait à esquisser les réponses à deux questions. La première: quelles mesures raisonnables peuvent être prises pour une gestion de l’eau efficace et une gestion du paysage durable? Un premier élément de réponse a été donné au Toumalay, où la création d’un étang agroécologique permet de stocker de l’eau pour le bétail tout en favorisant la biodiversité.
C’est cet équilibre que Pro Natura veut garantir: «L’objectif est de trouver des solutions pour mieux gérer les ressources, sans avoir un impact trop important dans les milieux existants», poursuit Kelly Delavy.
Parmi les pistes envisagées, une meilleure récupération de l’eau de pluie pour les vaches. «Les quantités récoltées sur les toits seraient suffisantes pour la taille du troupeau présent ici, note Margaux Delalex. On constate aussi que les sources, qui fournissent l’eau pour la fabrication du fromage, doivent être mieux protégées pour éviter une contamination par le bétail.»
Pour les responsables de Pro Natura Vaud, l’étude a également mis en évidence un manque de vision globale. «On a par exemple cherché à connaître les débits des sources à chaque alpage, mais les relevés sont trop ponctuels pour savoir quel est l’apport réel. Les exploitants se parlent et cherchent des solutions entre voisins lorsque le débit est insuffisant chez l’un ou l’autre. Mais il faudrait aujourd’hui une réflexion cantonale», estime Kelly Delavy.
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