Ah, ces (presque toujours) méchants canons à neige !
- Olivier Robert

- il y a 8 heures
- 2 min de lecture
24heures, Opinion - L'invité: Alberto Mocchi, 15.12.2025 >
Tourisme quatre saisons: oui, mais…
Tout le monde est d’accord, ou presque, pour dire que le tourisme de montagne doit évoluer. Reste à voir comment.

(image d'illustration - Patrick Martin - 24heures)
S’il est un fait qui met tout le monde d’accord ou presque dans l’arène politique, c’est celui de la nécessaire transition de notre tourisme de montagne vers un modèle «quatre saisons». Le réchauffement climatique et la diminution des précipitations neigeuses qui l’accompagne mettent en effet à mal les activités liées aux sports d’hiver en dessous d’une certaine altitude, et rendent indispensable le développement d’autres activités à d’autres moments de l’année.
C’est un défi pour les stations des Alpes vaudoises et du Jura vaudois, et une nécessité pour ces régions dans lesquelles le tourisme fait vivre de nombreuses familles.
Mais qu’entend-on exactement par «tourisme quatre saisons»? Pour certains, c’est malheureusement encore l’idée de continuer à miser sur le tout ski en hiver, à grand renfort de canons à neige, et transformer les montagnes en sortes de grands parcs d’attractions l’été, les parsemant de pistes de VTT ou de luge sur rail, y compris dans les coins les plus inaccessibles et précieux pour la biodiversité.
Ce tourisme tout sauf durable doit à tout prix être relégué au passé, car il est nuisible pour la nature et se rapproche plus de la fuite en avant et d’une volonté de profit coûte que coûte que d’un réel modèle de développement à long terme.
Heureusement, pour d’autres, toujours plus nombreux, le tourisme quatre saisons est une manière de faire profiter toute l’année des beautés naturelles, paysagères et culturelles de nos montagnes, et de construire un tourisme doux et respectueux de l’environnement.
Défi majeur
Les exemples en la matière sont nombreux et inspirants. On peut penser aux initiatives du Parc régional Gruyère Pays-d’Enhaut pour mettre en avant le patrimoine culturel et les spécialités de la région, comme les «savourandos» qui permettent de découvrir des fromages, charcuteries ou pâtisseries produites localement tout en se baladant aux alentours de Château-d’Œx; ou encore à l’accord qui vient d’être signé entre Pro Natura Vaud, le WWF Vaud, la Commune d’Ormont-Dessus et la coopérative «Isenau360» au sujet du développement futur d’Isenau, avec une attention toute particulière portée au respect de la nature et des espèces animales et végétales qui peuplent les Alpes vaudoises.
La transition graduelle d’un tourisme de montagne axé avant tout sur le ski vers des activités plus variées, ayant lieu tout au long de l’année, est un défi majeur. Les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer, en soutenant les initiatives vertueuses et innovantes tout comme en décourageant celles à l’effet environnemental démesuré. Mais nous avons aussi, consommatrices et consommateurs de loisirs, un rôle à jouer, en privilégiant un tourisme local, doux et responsable, afin de continuer à faire vivre nos montagnes tout en préservant leurs merveilles naturelles pour les générations futures.
Cette opinion de M. Alberto Mocchi, député écologiste, invité des pages de 24heures, est à retrouver dans sa version originale et intégrale en cliquant sur ce lien.




Commentaires