Fermeture de la station de l'Alpe du Grand Serre : "On prend un coup de poignard dans le dos" estiment les habitants (ici Isère)

ICI Isère, Anna Bonnemasou-Carrère, 25.06.2025 >

La station de ski de l'Alpe du Grand Serre (Isère) va bel et bien s'arrêter. La communauté de communes de la Matheysine l'a confirmé mardi 24 juin. Les remontées mécaniques vont s'arrêter le 28 septembre prochain.

Pour les habitants de la commune de La Morte, c'est un choc. Dès la première heure, ce mercredi 25 juin, plusieurs d'entre eux se sont retrouvés sur la terrasse de l'épicerie "Sherpa". Le commerce a ouvert plus tôt que de coutume spécialement. "Après l'annonce d'hier soir, on avait besoin de se retrouver, d'être ensemble", explique Frédérique, la gérante du commerce. L'annonce en question, l'abandon  du projet de reprise de la station de ski de l'Alpe du Grand Serre."Il manquait plusieurs millions d'euros, malgré l'engagement de tout le monde" déplore de son côté Coraline Saurat, présidente de la Communauté de Communes de la Matheysine.

"On a de la neige, on a du monde, on aurait pu aller plus loin"

Mais sur la terrasse, habitants et commerçants ne comprennent pas. "Ça a été un gros coup de massue", admet Florent  Battistel, directeur de l'Ecole du ski français de l'Alpe du Grand Serre. "On a quand même fait une saison extraordinaire avec deux fois moins de neige que l'année dernière. Il y a eu 30 % de plus de chiffre d'affaires sur la station. On a de la neige, on a du monde, donc c'est incompréhensible d'arriver à une fermeture, même si je sais que c'est compliqué financièrement pour la communauté de communes."

"Effectivement, il y a eu une excellente saison" reconnait Coraline Saurat, présidente de la Communauté de Communes de la Matheysine "mais ça n'a pas permis de dégager un excédent suffisant pour se dire "nous continuons à fonctionner."" Pour le directeur de l'école de ski, c'est incompréhensible. Pour lui et beaucoup d'autres ce matin là devant l'épicerie, l'engagement de la SATA dans le projet de reprise de la station de ski était suffisant pour amorcer la transition vers un modèle de station quatre saisons.

"On a besoin d'un plan"

Et cela reste l'ambition de tous ceux présents ce mercredi matin : continuer de travailler à la mutation du site. "Mais pour ça on a besoin du ski", s'emporte Julie, monitrice depuis 15 ans sur la station." La seule manière de faire une transition, c'est de garder une vie économique. Aujourd'hui, malheureusement, elle dépend de cette station. Donc arrêter d'un coup la station, c'est se priver d'investissements publics et privés" abonde César Ghaouti, président et co-fondateur du collectif "La Morte Vivante."

Sur place, 200 emplois dépendent du maintien de l'activité de ski dans la station, et derrière eux autant de familles. Aussi les Mortillons redoutent de voir leur village s'éteindre peu à peu si l'activité ski disparait dans la station, tous persuadés que le site perdra inévitablement toute attractivité. "Peut être qu'il faut aller un peu plus loin. Peut être qu'il y a d'autres choses à faire, mais je n'arrive pas à me résoudre au fait que ça ferme", lance Florent Battistel. Effectivement des solutions existent. Différents exemples ont d'ailleurs vu le jour en Isère comme à Saint-Pierre-de-Chartreuse, où une association a repris la gestion de plusieurs téléskis pour maintenir une activité l'hiver et aménager des activité estivales. Pour la communauté de communes c'est une options à envisager.

Cette information est reprise pour tout ou partie sur notre blog, mais vous pouvez la retrouver dans sa version originale et intégrale sur le site internet de ICI Isère.